Les femmes se retrouvent de plus en plus sur le marché du travail en Amérique latine. En 2012, 48,8 % des femmes participaient activement à l’économie de la région, un taux qui reste cependant faible par rapport à celui des hommes (71,4 %). [1] Il ya eu plusieurs changements depuis les deux dernières décennies. La situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes dans le marché du travail a connu des avancées sur certains points, mais s’est également détériorée sur d’autres aspects. Parmi les avancées, notons une diminution de l’écart de la participation économique entre les femmes et les hommes, ainsi que l’augmentation plus rapide du taux de participation économique des femmes pour les emplois générés que celle des hommes. L’écart de revenu dans le secteur formel entre celui des femmes et des hommes a également diminué vaguement passant de 64,3 % à 60 %. [2]
D’autre part, le taux de chômage des femmes s’est aggravé ainsi que l’écart entre celui des femmes et des hommes. Le taux de chômage régional est présentement de 6.4 % et celui des femmes est 1.4 fois supérieure atteignant 7.7 %. La Colombie possède le niveau de chômage féminin le plus élevé de la région, avec 13,7 %, suivi du Costa Rica avec 9,6 % et de la République Dominicaine (8,7 %). [3] De plus, le pourcentage de femmes travaillant dans le secteur informel reste toujours plus élevé que celui des hommes. L’écart s’est même agrandi. Les femmes travaillant dans le secteur informel gagnent en moyenne 52 % du salaire des hommes dans la même situation. [4] On voit ici que la situation économique des femmes est beaucoup plus précaire que celle des hommes.
Selon l’Organisation Mondiale du travail, le travail domestique est la principale source d’emploi pour les femmes de la région. Cette source de revenus n’offre cependant pas de sécurité sociale dans plus de 77 % des cas. [5]
Bref, un éventail de statistiques a été présenté afin de bien illustrer la situation précaire des femmes sur le marché du travail en Amérique latine. En plus du travail non rémunéré à la maison qu’elles doivent faire quotidiennement tels les travaux ménager et s’occuper des enfants, les femmes se retrouvent majoritairement dans le secteur informel, où les salaires sont bas et la sécurité sociale est quasi inexistante. Les gouvernements des pays de la région font cependant des efforts afin de remédier à la situation et quelques améliorations ont été observées. Dans une société où le machisme prédomine encore, on pourrait se demander si les politiques en faveur d’une plus grande insertion des femmes sont avantageuses pour celles-ci ou si des mesures telles la sensibilisation pour changer les mentalités ne seraient pas nécessaires.
Dominique Cardinal
Sources
[1] « El desempleo en América Latina y el Caribe bajó a niveles históricos y mantendrá esta tendencia en 2013 » de Organisation Internationale du Travail (OTI), disponible en ligne à l’adresse suivante: http://www.ilo.org/americas/sala-de-prensa/WCMS_195955/lang–es/index.htm (dernière consultation le 29 mars 2013)
[2] « ¿Inserción laboral de las mujeres en América latina: una fuerza de trabajo secundaria? », de Lais Abramo disponible en ligne à l’adresse suivante: http://www.ccee.edu.uy/ensenian/catgenyeco/Materiales/2011-08-10%20M3%20-%20AbramoyValenzuela%282006%29InsercionLaboralyBrechasDeEquidad.pdf (dernière consultation le 29 mars 2013)
[3] « El desempleo en América Latina y el Caribe bajó a niveles históricos y mantendrá esta tendencia en 2013 » de Organisation Internationale du Travail (OTI), disponible en ligne à l’adresse suivante: http://www.ilo.org/americas/sala-de-prensa/WCMS_195955/lang–es/index.htm (dernière consultation le 29 mars 2013)
[4] « Las mujeres, el género y la economía informal: evaluación de los estudios de la OIT y orientaciones sobre el trabajo futuro», de Sylvia Chant et Carolyn Pedwell, disponible en ligne à l’adresse suivante: http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/@dgreports/@gender/documents/publication/wcms_097015.pdf (dernière consultation le 29 mars 2013)
[5] Ibid
Femmes et hommes autour du monde 